L'allocation d'actifs s’applique dans le cadre de la gestion du portefeuille d’un PER, le Plan d’épargne retraite. La manière dont un épargnant répartit ses versements entre différentes classes d'actifs influence la performance de son portefeuille, de même que la capacité à atteindre ses objectifs de retraite. Les recommandations d'allocation doivent alors tenir compte de plusieurs facteurs clés : l'âge, son horizon de retraite, sa tolérance au risque, ainsi que ses objectifs de rendement.
Comprendre la mécanique du PER
Le PER est un produit d’épargne retraite qui investit sur les marchés financiers suivant un horizon long terme. Il se décline en trois compartiments : individuel, collectif et catégoriel. Sa gestion peut être libre ou pilotée – en tenant compte d’une allocation évolutive selon l’âge.
Avec la gestion pilotée, l’allocation est automatiquement ajustée à mesure que le départ à la retraite approche (plus risquée au départ, plus prudente ensuite). On parle de gestion pilotée à horizon, et celle-ci est prise en main par l’assureur. En ce qui concerne la gestion libre, l’épargnant choisit lui-même la répartition entre les classes d’actifs sur lesquels il souhaite réinvestir son épargne. En savoir plus sur per. fr.
Les principaux paramètres à considérer
L’âge de l’épargnant
L’horizon de placement est directement lié à l’âge. Plus la retraite est lointaine, plus le risque peut être élevé. Ci-après les recommandations d’allocation par tranches d’âge :
- 25-40 ans : 70% à 90% d’actions, 10% à 30% de fonds obligataires
- 40-55 ans : 50% à 70% d’actions, 30% à 50% de fonds obligataires
- 55-65 ans : 20% à 40% d’actions, 60% à 80% de fonds obligataires
L’appétence au risque
Trois grands profils sont déterminés en fonction de la tolérance au risque :
- le profil prudent pour celui qui recherche la stabilité et qui accepte un rendement faible
- le profil équilibré pour celui qui table sur un bon compromis entre performance et sécurité
- le profil dynamique ou offensif pour celui qui vise une performance élevée en contrepartie d’une forte volatilité.
La situation fiscale
Le PER permet de déduire les versements de son revenu imposable, ce qui optimise l’effort d’épargne surtout pour les foyers fortement imposés. Ci-après les caractéristiques à connaître par rapport au taux marginal d’imposition (TMI) :
- pour un TMI > 30 % : la déduction fiscale est avantageuse. Le feu est vert pour maximiser les versements
- pour un TMI < 11 % : l’intérêt est moindre à la déduction. Il vaut mieux envisager la non-déduction à l’entrée pour une sortie en capital exonérée.
L’objectif de sortie à la retraite
Un des principaux avantages du PER comparés aux contrats ancienne génération est la possibilité de sortir à la fois en rente et en capital et ce, au moment du passage à la retraite. Quel que soit le choix, il vaut mieux opter pour des supports favorisant la sécurité du capital à 2 ou 3 ans de la liquidation du contrat.
Le contexte de marché
Environnement de taux, inflation, variations de marchés : tous ces éléments justifient des ajustements tactiques. En période de taux d’intérêt élevé, songez à privilégier les obligations à taux fixe ou les fonds euros revalorisés. En cas de marchés actions sous-évalués, c’est l'occasion de saisir l’opportunité d’augmenter la part d’actions. Lorsque l’inflation est forte, il est préférable de donner la part belle aux fonds d’investissement alternatifs et aux fonds de private equity ou capital investissement.
Attention aux erreurs suivantes :
- Opter pour la gestion pilotée par défaut sans l’adapter à son profil. C’est généralement le spécialiste en gestion de portefeuille qui analyse le profil de l’épargnant.
- Sous-estimer la fiscalité à la sortie : le PER est un produit à fiscalité différée. Les économies réalisées à l’entrée peuvent être contrebalancées par une fiscalité plus lourde à la sortie si celle-ci n’est pas anticipée.
- Ignorer les frais prélevés sur les supports d’investissement : ceux-ci peuvent grignoter une part significative de la performance sur PER.